MCB Tour Championship Pressbook December 2022
Thomas Björn : «J'aime beaucoup Antoine Rozner» 8 Decembre 2022
golf.lefigaro.fr
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pas impliqué pour le changer et le convaincre absolument avec mes idées. Vous savez, j'ai eu mon heure de gloire. J'ai profité de la construction de ce succès en 2018. Je connais le ressenti. J'espère que Luke va le vivre à son tour et je suis là pour l'accompagner et l'aider à cela. Je lui répète sans cesse : "Luke, c'est ta décision. Je peux te donner quelques idées. Prends-les si tu penses qu'elles sont bonnes et trace ton propre chemin si tu ne le penses pas." Si je lui donne cent idées, qu'il n'en retient que deux et que l'équipe gagne la Ryder Cup 2023, ce sera du bon travail !
Quelle est votre conviction lorsqu'on évoque un « bon capitaine » de Ryder Cup ?
Vous devez faire d'abord avec vos propres idées. C'est comme un appel du coeur. La chose à laquelle je crois plus que tout, c'est qu'un capitaine de Ryder Cup doit d'abord être en accord avec lui-même. Les joueurs voient à travers lui. Si vous montrez que vous essayez d'être quelqu'un de différent de celui qu'ils connaissent, ils le voient tout de suite. Et vous perdez la magie des relations entre capitaine et joueurs. Parfois, Luke (Donald) pensera que je suis fou et parfois il retiendra une idée. Mais il n'aura jamais besoin de me répondre. Il n'a aucune responsabilité vis-à-vis de moi. Sa seule responsabilité est celle envers les joueurs qui vont jouer. Et lui-même. S'il faut apporter des sandwiches et de l'eau, ou bien avoir une grosse discussion sur la stratégie de jeu, quel que soit le sujet, nous ferons ce que Luke veut faire. « J'ai joué deux tours avec lui à l'Open de France, Antoine Rozner est un très bon joueur. Je l'aime beaucoup. En tant que joueur mais aussi en tant que personne. » Aurez-vous un oeil ces prochains mois sur les joueurs français ? Nous aurons toujours l'oeil. J'ai joué deux tours avec lui à l'Open de France, Antoine Rozner est un très bon joueur. Je l'aime beaucoup. En tant que joueur mais aussi en tant que personne. Il a des qualités au-delà du jeu. Il doit rester concentré sur lui-même, pas sur la Ryder Cup, pour atteindre ses propres objectifs. C'est ce que je dis toujours aux jeunes joueurs, d'où qu'ils viennent : "La Ryder Cup sera la conséquence de votre propre succès. Cela ne doit pas être une obsession dans votre carrière. Quand vous serez aussi bon que ce que vous devez l'être, la Ryder Cup viendra." Nous aimerions avoir un joueur français dans l'équipe pour qu'elle soit la plus représentative possible du Continent européen, mais nous prendrons les meilleurs joueurs, ceux qui gagneront des points sur le terrain de golf. Si un joueur est assez bon pour ça, il sera dans l'équipe. Quand j'ai été capitaine pour l'édition 2018 en France, on me posait cette question tout le temps. Je répondais toujours la même chose : "Cela dépend des joueurs eux-mêmes. Ce n'est pas de mon fait." Si un joueur est assez bon pour marquer des points, il fera l'équipe. Voilà les joueurs que nous voulons. C'est à eux d'être comme ça, pas à nous de le décider pour eux. Parfois, un joueur veut être dans l'équipe mais c'est trop tôt pour lui. Il faut être capable d'entrer dans l'équipe mais, plus important encore, il faut être capable d'y jouer ! C'est ce que je veux dire quand je parle de "faire l'équipe" . Luke Donald voudra des joueurs qui gagnent des points pour l'équipe sur le terrain. Plusieurs joueurs français ont un vrai talent. Ils sont compétitifs mais pas encore complètement en phase avec ce qu'ils devraient être. Je peux les observer mais je garde de la distance. Je vois beaucoup de talent, de volonté. Lors des deux premiers tours de l'Open de France, j'ai été impressionné par l'attitude d'Antoine Rozner et sa façon d'être. Je pense que vous avez une star en construction mais vous devez en prendre soin. Selon vous, Antoine Rozner ou un autre Français peut-il avoir sa chance ?
Que voulez-vous dire, exactement ?
Ce n'est pas une critique mais la France place tellement d'espoir dans ses joueurs qu'elle perd un peu la tête toute seule. Victor Dubuisson, Alex Lévy... Le talent était là mais c'était parfois un peu trop pour eux. Ils n'avaient pas le temps de devenir eux-mêmes. Parfois, c'était trop pour eux. Il faut laisser le temps à chacun. Quand vous avez un pays qui vous pousse et vous attend, c'est difficile de faire avec pour un jeune joueur. En France, il y a une sorte de désespoir face à l'attente du succès dans le golf. Pourtant, la France est un pays qui gagne dans le sport ! C'est bien mais parfois, cela conduit les jeunes talents vers
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